. . . storytelling is the most powerful way to put ideas into the worldwhen you're lost
in the darkness…
Nuances de jaunes et rouges qui dansent dans la cheminée, le petit garçon avance dangereusement ses mains pour y ressentir sa chaleur. Une main se pose sur son épaule et l’arrête dans sa course. lui, ne connaît pas encore les dangers de la vie, jeune insouciant. La douce voix de la mère contraste avec celle du père. Malgré sa proximité avec le feu, il frissonne, sursaute et se retourne.
« Faîtes un peu attention » dit le père en soupirant. Aaron porte à nouveau son attention à ses jouets après cette remarque. Sa mère ne dit rien et se cache dans l’ombre de son mari.
Le garçon grandit, n’est pas encore un homme, mais est en âge de commencer à comprendre. Quand il ne passe pas son temps avec les précepteurs, le blondinet subit les leçons de son père. Il comprend qu’il aura de grandes responsabilités à l’avenir. Le duché de Hamilton sera à lui à la mort de son père. Même si les relations sont plutôt froides et peu enclines à l’amour, Aaron n’imagine pas la disparition de son père et vit encore légèrement dans ses illusions.
Après lui, sa mère donnera naissance à plusieurs filles. Le Duc est heureux d’avoir eu un héritier mâle en premier, un soulagement. Il sera là pour ses sœurs.
When you choose an action, you choose the consequences of it
Encore une fois, il suit les traces de son père et fait une partie de sa scolarité à Eton, une sorte de tradition familiale qui s’est installée depuis quelques générations. Il est loin de sa famille mais revient de temps pour entretenir les liens. C’est une des premières fois qu’il n’est pas sous la supervision directe de l’autorité parentale, il se sent libre et se permet quelques libertés. De tester les limites. On le reprend parfois, essayant de le remettre dans le droit chemin. Il se sent bizarre quand la gente masculine est à proximité de lui. Il a ces sentiments qu'il n'arrive pas à nommer, il se sent bien, même trop bien. Il a le cœur qui s’emballe et les joues qui se teintent de rouge. Mais il n’a pas le droit de ressentir, ou, il doit garder ses sentiments secrets. Bien pour lui. C’est la société qui veut cela.
Une fois sa scolarité terminée, il retourne à la maison. Son père le presse de prendre une épouse. Plus tôt, il trouvera, le mieux se sera. Malgré les bonnes manières apprises au fil du temps, il hausse les épaules, il n’est pas prêt à se poser et n’en a même pas envie. Alors, il esquive les propositions et vit d’excès. Il aime séduire, c’est un fait. Puis, elle se présente presque devant lui. Enfin, il ne l’avait jamais vu auparavant. Il apprend que c’est sa première saison, elle est belle. Alors il décide de la courtiser mais sans jamais avoir à l’esprit le fait de se poser avec elle. C’est mal, pas correct, mais lui ne pense pas aux conséquences. Il est assez doué pour prononcer les mots qu’il faut, assez pour la faire flancher. Les rendez-vous s'enchaînent pendant un moment. Elle a l’air de le croire, il en profite de plus en plus. Il y a cette nuit, qu’ils passent ensemble, elle se donne à lui. Il part au petit matin quand elle est encore dans les bras de morphée et ne la recontacte pas. Pas une seule lettre, rien du tout. Pour lui, ce n’était pas du sérieux. Seulement alors qu’il pensait que cette histoire continuerait à appartenir au passé, ses parents viennent crier au scandale. Il avait compromis leur fille et elle n’était plus considérée comme “mariable” dans cette société. Le Duc leur rit au nez. Et même si Aaron reste silencieux, il n’en pense pas moins. Il avait choisi de partir, de mettre fin à cette relation naissante, et l’avenir n’était plus de son ressort.
... look for the light
Aaron ressent assez vite le besoin de prendre son indépendance, alors il trouve un logement. Quelque chose qui lui permet d’être à proximité du domaine familial pour être présent, mais qui laisse une certaine frontière avec sa vie privée. Il profite du temps qui passe et des plaisirs que la vie lui apporte. Sauf cas exceptionnels, il est dans presque toutes les réceptions mondaines, en plus des fêtes de connaissances qui ont le don d’être un peu moins formelles.
Un après-midi, il n’arrive pas à calmer son esprit et tourne en rond comme un lion dans sa cage. A chaque fois qu’il revient de la résidence des Ainsworth, il est dans le même état, la tension qui crève le plafond. Il a le cœur qui bat dans les tempes. Alors qu’il pensait rester chez lui tranquillement pour se détendre, il a l’impression d’étouffer à l’intérieur. Un peu d’air frais lui fera le plus grand bien. Les rues de Londres défilent devant ses yeux au fur et à mesure qu’il met un pied devant l’autre. Il s’arrête devant une boutique d'antiquités. Il fronce les sourcils, se demande quand elle a ouvert, puis se dit que peut-être il ne l’avait tout simplement pas remarqué avant. Intrigué, il décide de passer le pas de la porte et rencontre le propriétaire de l’endroit. Ils échangent, Aaron est passionné par les histoires qu’il lui raconte et ils apprennent à se connaître. Cette sensation qu’il avait ressenti pour la première fois à Eton revient, comme par surprise, là où on l'attend pas. Alors, Aaron revient souvent à la boutique, pas seulement pour y voir les nouveautés mais aussi pour être en compagnie de James. Il maudit chaque client qui rentre et interrompt leur conversation. Il ne sait pas si James se doute de ses intentions, mais laisse faire le temps et meuble le quotidien d’attentions diverses et variées. A chaque fois qu’ils se disent au revoir, il pense à la prochaine fois qu’ils se croiseront et à hâte que les jours passent.